Le darkweb, ou darknet, fait l’objet de tous les fantasmes. On l’assimile selon les cas au royaume du mal ou à celui de la liberté. Mais si tout n’est pas dangereux sur le darkweb, une chose est sûre : le piratage des PME passe souvent par ce royaume des ombres 2.0. Voici les clés pour comprendre le monde du darknet en quelques lignes.
Le darkweb désigne toute une partie de l’activité internet que les moteurs de recherche classiques ne référencent pas. Comme sur le web, on y trouve des sites, des forums, des annuaires et des plateformes de commerce. Mais on ne peut pas les consulter sans passer par un navigateur spécifique. Nous allons parler ici de Tor, car c’est l’univers darknet le plus connu. Mais il en existe d’autres, tels I2P, Freenet, ou encore Zeronet.
L’acronyme Tor signifie “the onion router”, ou “le routeur oignon” en français. Ce nom original reflète le mode d’accès au darkweb, comparable à l’épluchage d’un oignon. En effet, lorsqu’on utilise Tor pour accéder à internet, la connexion est chiffrée et passe par trois adresses IP différentes avant d’atteindre le réseau. L’ordre de ces « nœuds » de passage change constamment, et de façon aléatoire. Ainsi, les utilisateurs de Tor bénéficient d’un certain anonymat : on ne peut savoir ni qui ils sont ni où ils sont, sauf dans le cas où une vulnérabilité compromet le navigateur Tor ou le nœud d’origine.
Contrairement à ce qu’on pense souvent, l’univers du darknet n’est pas gigantesque : on évalue actuellement à 55 000 le nombre d’adresses de domaines en .onion (les adresses spécifiques au réseau Tor). Et 15 % seulement de ces sites seraient actifs (étude Recorded future). Cela représente à peine 0,005 % de la taille du web de surface.
Il n’est pas si simple d’accéder aux sites en .onion, les sites spécifiques du darkweb.
Tout n’est pas noir dans le dark internet. Il s’agit même d’un espace précieux pour la liberté d’expression. Cependant le darkweb représente un réel danger pour les entreprises. C’est là en effet qu’apparaissent fatalement les fuites de leurs données.
Avec l’accès à un seul compte d’une entreprise, un cyberpirate peut réussir à consulter l’ensemble de son réseau informatique. Ainsi, des entreprises automobiles allemandes ont récemment inspecté le darkweb à la recherche de fuites éventuelles de leur données. A leur grande consternation, elles y ont trouvé des virus déjà prêts à prendre le contrôle de leurs futures voitures autonomes ! Moins armées que les grosses sociétés, les PME et TPE ont donc tout intérêt à se protéger en amont des risques de piratages informatiques qui ne cessent d'augmenter.
Le darkweb, c’est un peu le nouveau Far-West : il n’y a aucune surveillance, aucune réglementation. L’arnaque et les malwares y sont donc omniprésents. Et bien sûr, aucun utilisateur n’ira porter plainte s’il s’est fait pirater ou s’il a perdu de l’argent en voulant réaliser un achat sur le darknet !
Aller sur le réseau Tor ou sur les autres univers de darkweb est tout-à-fait légal dans la plupart des pays. En revanche, faire des achats de produits illégaux ou consulter des films interdits tombe évidemment sous le coup de la loi.
Sources :